La page blanche. Si invitante et pourtant, terrifiante. Je ne sais pas combien de pages j'ai noirci au cours des années. Déchirées. En boule. Parce que la littérature a toujours été exultoire, échappatoire, une thérapie qui devint un jour, mon gagne-pain. Je déteste l'écriture mièvre. Les adjectifs sucrés qui s'enfilent pour faire bien. J'aime l'écriture d'Anna Gavalda, de Véronique Ovaldé et de Muriel Barbery.
Comment peut-on écrire de si belles choses ...
C'est l'heure assassine. Je sens la brûlure du soleil à travers mon chapeau, je la sens qui passe dans les entrelacs de la paille.(Extrait des Hommes en général me plaisent beaucoup - Véronique Ovaldé - Quel titre! )
J'adore cette façon d'écrire quand les verbes deviennent adjectifs. Quand les mots frappent. Quand les expressions font belles figures comme ce titre - Les hommes en général me plaisent beaucoup. On a envie de répéter cette phrase - de la refiler à la concierge de l'Élégance du Hérisson.
Mais, comment fait t-on pour écrire si beau si bien - par quel procédé y arrive t-on? Je me souviens aux Marcelllines, on nous faisait faire un plan. Intro - paragraphe - Conclusion. Je détestais devoir tout planifier. En plus à l'époque, nous étions au stylo. Pas de dactylo. D'ordi. Il fallait vraiment vouloir écrire. Et, pourtant c'est comme cela que j'ai appris. Aujourd'hui, on saute sur l'ordi se relisant à peine.
Je discutais l'autre jour de processus. De la nécessité de rédiger son brouillon pour évacuer les clichés, les redondances, les évidences. Pour savoir vraiment écrire. C'est John Irving que j'ai entendu en entrevue et qui disait qu'on ne peut devenir auteur sans avoir la patience d'éditer ses textes.
Les procédés - The process of writing - sont importants à qui veut vraiment bien écrire.
Et, toujours s'assurer d'avoir une poubelle à portée de la main!
No comments:
Post a Comment